Occultes, sciences

Les sciences visant les secrets de la Nature — physique et psychique, mentale et spirituelle — appelées sciences hermétiques ou ésotériques. En Occident, on peut nommer la Kabbale*, en Orient, le mysticisme*, la magie* et la philosophie [ésotérique] du yoga* , cette dernière étant souvent désignée par les chela* en Inde comme le septième darshana, ([« point de vue » ou] école de philosophie), alors que le monde des profanes indiens ne dénombre que six darshana. Ces sciences sont tenues cachées au vulgaire — comme elles l'ont été depuis des âges — pour la très bonne raison qu'elles ne seraient jamais appréciées par les classes instruites égoïstes (qui en feraient mauvais usage, à leur profit, et ainsi transformeraient la science divine en magie noire*), ni par les classes incultes qui ne les comprendraient pas. On met souvent en avant, comme une accusation portée contre la philosophie ésotérique de la Kabbale, le fait que sa littérature est pleine d' « un jargon barbare privé de sens » inintelligible pour le mental ordinaire. Mais les sciences exactes — comme médecine, physiologie, chimie, etc. — ne doivent-elles pas plaider coupables pour une accusation semblable ? Les scientifiques officiels ne voilent-ils pas leurs faits expérimentaux et leurs découvertes sous une terminologie gréco-latine élaborée de récente date et fort barbare ? Comme le remarque avec justesse notre regretté Frère Kenneth Mackenzie, « jongler ainsi avec les mots quand les faits sont si simples c'est l'art des savants de l'époque actuelle, en contraste frappant avec ceux du 17ème siècle qui appelaient une bêche une bêche et non « un instrument aratoire » . En outre, alors que leurs « faits » seraient aussi simples et compréhensibles si on les rendait en langage ordinaire, les faits de la Science Occulte sont d'une nature si abstruse qu'il n'existe dans la plupart des cas aucun mot dans les langues européennes pour les exprimer. Finalement, notre « jargon » répond à une double nécessité : (a) décrire clairement ces faits à une personne versée dans la terminologie occulte et (b) les cacher au profane.