Upanishad

(skt). Littéralement : « Doctrine ésotérique ». La littérature upanishadique appartient à la troisième division des Veda ; elle est classée parmi les révélations — la shruti, ou parole révélée. Il reste encore de nos jours quelque 150 Upanishad, bien qu'on ne puisse guère en retenir vraiment plus d'une vingtaine qui soient exemptes de falsification. Elles sont toutes antérieures au 6ème s. avant J.-C. De même que la Kabbale* interprète le sens ésotérique de la Bible, les Upanishad, expliquent le sens mystique des Veda. A leur sujet, le prof. Cowell prononce deux avis, qui sont aussi intéressants que corrects. Il déclare ainsi : (1) ces oeuvres ont « une caractéristique remarquable, l'absence totale d'exclusivité brahmanique dans leur doctrine... Elles respirent un esprit tout différent, une liberté de pensée inconnue dans tous les écrits antérieurs, à l'exception des hymnes du Rig Veda eux-mêmes ; et (2) les grands instructeurs de la connaissance supérieure (Gupta-vidyâ)*, et les Brâhmanes, sont continuellement représentés comme se tournant vers des rois Kshatriya pour devenir leurs élèves » (ou chelâ*). Cela démontre de façon concluante les points suivants : (a) les Upanishad furent écrites avant que s'imposent le système des castes et le pouvoir brâhmanique, ce qui par conséquent, sous l'angle de l'ancienneté, les placerait au second rang [et non au troisième] par rapport aux Veda et (b) les sciences occultes — ou la « connaissance supérieure », selon l'expression de Cowell — sont bien antérieures aux Brâhmanes de l'Inde, ou à leur établissement en une caste. Cependant, les Upanishad sont très postérieures à la Gupta-vidyâ, la « Science Secrète »  qui est aussi vieille que la pensée philosophique humaine elle-même.